Un début de tournée triomphal à Bruxelles
L’Orchestre Métropolitain a été accueilli par par non pas une, ni deux, mais TROIS ovations debout à Bruxelles, pour ce premier concert de la tournée européenne.
Yannick Nézet-Séguin les ayant prévenus que le public européen ne se lève habituellement pas, même lors d’une prestation exceptionnelle. La surprise des musiciens fut donc totale devant un tel enthousiasme.
Il faut dire que les musiciens et musiciennes ont livré une performance d’une rare intensité. Dès La Valse de Ravel, l’esprit de corps qui les unit était palpable. Yannick Nézet-Séguin pouvait être totalement libre dans le rubato, ralentissant et accélérant à sa guise, tant chacun des membres de l’orchestre était suspendu à sa baguette, attentif à la moindre variation de tempo. Déjà, après cette première œuvre, les applaudissements ont fusé, chaleureux et nourris, plusieurs spectateurs levant les bras pour montrer leur appréciation.
Mais c’est le Concerto pour piano no 2 de Saint-Saëns et l’interprétation envoûtante d’Alexandre Kantorow qui ont mené à une première ovation debout. Le soliste, l’orchestre et le chef ne faisaient qu’un, dansant ensemble et ondulant au rythme des élans de la musique. Le public, lui aussi, se laissait porter : nombreux étaient ceux qui dodelinaient de la tête pendant le troisième mouvement, irrésistiblement dansant.
En deuxième partie, l’orchestre a réussi à évoquer les paysages nordiques de Finlande en pleine canicule, avec la Symphonie no 2 de Sibelius, une œuvre qui fait maintenant partie de l’ADN de l’OM. En effet, après l’avoir interprétée lors de la tournée américaine en 2024 et l’avoir enregistrée quelques mois plus tôt, l’orchestre possède parfaitement cette partition, ce qui accorde une grande liberté dans son interprétation.
Les cœurs des 70 musiciens et musiciennes semblaient battre à l’unisson. Cette union parfaite se voyait même à l’œil nu : dans les grands élans mélodiques de la symphonie, alors qu’on aurait dit que Yannick tirait lui-même tous les archets vers le haut du bout de sa baguette.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher une deuxième ovation debout!
Les applaudissements ne tarissaient pas, même après que Yannick ait pris dans ses bras de nombreux musiciens et musiciennes et fait saluer chaque section séparément. Il a alors proposé un rappel au public bruxellois — « un petit Speculoos pour la fin », comme il l’a présenté avec humour.
Il avait choisi pour l’occasion l’ouverture de Candide, de Leonard Bernstein, afin d’offrir un peu de joie au public et de le laisser repartir le sourire aux lèvres. Et c’est bien dans cet état que chacun a quitté le BOZAR… mais pas sans une troisième ovation debout!