Eko-Bmijwang (Aussi longtemps que la rivière coule)

Barbara Assiginaak

1966 –

Née à l’île Manitoulin sur le lac Huron, où la moitié de la population est autochtone, Barbara Assiginaak s’est passionnée par la musique depuis sa plus tendre enfance. Déjà à l’époque, elle était fascinée par le pipigwan, la flûte traditionnelle de la Première Nation des Odawas (ou des Outaouais comme les Européens les appelaient autrefois). Son éducation musicale l’a conduite jusqu’à la Hochschule für Musik de Munich, au prestigieux Centre Acanthes (France) pour la formation des jeunes compositeurs, ainsi qu’à l’Université de Toronto. Parmi ses professeurs figurent Samuel Dolin, Helmut Lachenmann et Peter Maxwell Davies.

Sa renommée internationale s’est établie dès 1995. Entre autres accomplissements, elle a occupé le poste de compositrice en résidence à l’Orchestre symphonique de Toronto de 1998 à 2000. Éducatrice et environnementaliste engagée, elle est très active au sein de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Barbara Assiginaak s’inspire souvent des musiques traditionnelles autochtones ainsi que de la nature, de ses rythmes et des paysages sonores de bruissements d’eau, de vent et de chants d’oiseaux.

« J’ai imaginé cette courte œuvre comme un voyage à travers une expérience de rêve-mémoire du temps, commençant par un canoë entrant dans les eaux calmes au milieu d’un épais brouillard juste sous la lumière de Nookmis (Grand-mère Lune). Bientôt avec l’aube qui vient, les brumes se lèvent et les eaux dansent sous la lumière de Giizis (Grand-père Soleil) et animent ces nombreuses créatures qui habitent à l’intérieur et autour. Alors que les eaux de ce grand fleuve changent dans leur débit, leur vitesse et parfois la direction du courant, le voyageur se souvient que tous les humains – les derniers à arriver après tous les autres êtres – ne sont pas là pour dominer ou contrôler l’esprit et la vie de Nibi (eau). » – Barbara Assiginaak.

© Claudio Ricignuolo