Danzón nᵒ 2

Márquez

1950

Arturo Márquez, l’un des plus éminents compositeurs mexicains, a découvert la musique auprès de son père, un mariachi, et de son grand-père, un musicien traditionnel. Cette exposition précoce à divers styles musicaux allait influencer ses futures œuvres. Dès l’âge de seize ans, Márquez commence à composer, tout en étudiant le piano, le violon, le tuba et le trombone. Après des études au Conservatoire national du Mexique auprès, entre autres, de Federico Ibarra et de Joaquín Gutiérrez, Márquez suit l’enseignement du compositeur Jacques Castérède à Paris. Par la suite, il s’inscrit à l’Université de Californie où il obtient une maîtrise en composition. Márquez est l’auteur d’œuvres orchestrales, de musique de chambre, de musique chorale et de musique de film. Entre 1990 et 2004, il a composé huit Danzones pour diverses formations instrumentales, intégrant des musiques d’essence populaire à une écriture contemporaine savante. L’un des plus célèbres est le Danzón no 2.

Dérivé de la habanera cubaine, le danzón est une danse pratiquée dans la région de Veracruz au Mexique dès la fin du 19e siècle. Le Danzón no 2 de Márquez reprend les caractéristiques mélodico-rythmiques et harmoniques du dánzon traditionnel ainsi que sa forme en rondo. Alternant les séquences lyriques et les interventions richement colorées et trépidantes de l’orchestre, l’œuvre s’amorce par une mélodie sensuelle jouée à la clarinette, discrètement accompagnée par les claves, le piano et les cordes en pizzicato. Puis, soutenue par le rythme obsédant des claves, la musique va s’animer progressivement, jusqu’à entrainer tout l’orchestre dans un irrésistible tourbillon, sorte d’apothéose de la danse.

© Florence Leyssieux 2022