Concertino pour flûte et orchestre en ré majeur

Cécile Chaminade

1857 – 1944

Née à Paris dans une famille aisée, Cécile Chaminade, malgré ses dons et la protection de Bizet – qui la surnomme « mon petit Mozart » –, n’entrera pas au Conservatoire. Son père, pourtant mélomane, estimait qu’elle devait d’abord « être épouse et mère »… Elle apprend le piano et la composition à titre privé et deviendra partout une concertiste recherchée. Sa production abondante, surtout des pièces de piano et des mélodies, la rattache au dernier romantisme français. Et elle est la première compositrice faite, en 1913, chevalier de la Légion d’honneur.

D’abord conçu pour flûte et piano, son Concertino est le fruit de la commande par Théodore Dubois, en 1902, d’une pièce de concours pour les élèves du Conservatoire. Chaminade le dédie à Paul Taffanel, professeur de flûte de l’institution, et la version orchestrale qu’elle en donnera pour un concert à Londres la même année sera sa dernière œuvre symphonique. Constitué d’un seul mouvement, il s’ouvre sur une ample mélodie et enchaîne librement diverses sections en autant de tempos et d’atmosphères, jusqu’à la brillante cadence et au retour du thème avant une coda ébouriffée. La flûte y déploie tous ses pouvoirs, répartis sur son ambitus entier, mais cette extraordinaire virtuosité ne nuit en rien à la beauté de la composition.

© François Filiatrault 2022