Dates & lieux Date Lieu Choisir

Mercredi
25 janvier
19:30

Église Saint-Sixte (Saint-Laurent)

Passé

Personnalité(s) symphonique

Programme

Elfrida Andrée

Ouverture de concert pour orchestre en ré majeur

Andante maestoso - Allegro ma non troppo

Durée : environ 12 minutes
Marc-André Dalbavie

Concerto pour flûte

Durée : environ 18 minutes

Entracte : 20 minutes
Franck

Symphonie en ré mineur

I. Lento. Allegro non troppo
II. Allegretto
III. Finale. Allegro non troppo

Durée : environ 37 minutes

Médias

Une musique symphonique équilibrée, structurée, mais aux couleurs essentiellement françaises, c’est la mission de vie de César Franck, rendue à merveille par les talents du chef invité Victorien Vanoosten. Dédié au soliste en résidence Emmanuel Pahud, le Concerto pour flûte de Dalbavie captive par une spatialisation sonore habilement ficelée. En ouverture, l’oeuvre de la pionnière suédoise Elfrida Andrée donne un accent solennel au programme.

Expérience préconcert

Œuvres

Elfrida Andrée

1841 – 1929

Ouverture de concert pour orchestre en ré majeur

Créée possiblement à Berlin en 1888 sous la direction d’Elfrida Andrée

« L’orchestre, tel est mon objectif ! » – Elfrida Andrée

Née dans l’île de Gotland en 1841, Elfrida Andrée figure en première place parmi les activistes qui militèrent en Suède, son pays natal, pour l’égalité entre hommes et femmes. Après son premier apprentissage auprès de l’organiste de son village, elle s’inscrit à l’Académie royale de musique de Stockholm, où elle fréquente Frans Berwald, le plus important compositeur suédois de son siècle. À seize ans, elle obtient un diplôme d’organiste professionnelle et elle n’aura de cesse d’exiger du clergé, avec le soutien de son père, de pouvoir exercer son art dans une église. Obtenant un changement de la loi, elle devient organiste notamment de l’église française réformée, puis, en 1867, directrice musicale et organiste de la cathédrale de Göteborg, postes qu’elle occupera jusqu’à sa mort, première femme en Europe à remplir ces types de fonction.

Ses activités touchent à toutes les sphères de l’art musical, y compris l’enseignement et l’organisation de concerts. Elle laisse une centaine d’œuvres dans tous les genres, première femme à composer dans son pays musique de chambre et morceaux symphoniques que, non sans réprobation, elle dirige elle-même! Son style orchestral, qu’elle perfectionne à Copenhague en 1870 auprès de Niels Gade, montre son admiration pour Mendelssohn et s’inscrit dans la mouvance de l’école romantique allemande et le respect des formes traditionnelles. Y règnent équilibre, justes proportions et « discrète sentimentalité » (Jean-Luc Caron), dans des mélodies « claires et franches ». Composée en 1873 – elle la révisera plus tard –, son Ouverture de concert, en deux sections enchaînées lent-vif, montre de belles couleurs dans le maniement des vents et dégage une atmosphère toute de sérénité.

Marc-André Dalbavie

Né en 1961

Concerto pour flûte

Création à Berlin, le 5 octobre 2006, par Emmanuel Pahud, flûte, et l’Orchestre philharmonique de Berlin dirigé par David Zinman

Après des études au Conservatoire de Paris, où il travaille entre autres avec Marius Constant, Claude Ballif, Tristan Murail et Pierre Boulez, Marc-André Dalbavie amorce sa carrière avec une panoplie de premiers prix en poche. Tout au long de son fructueux parcours de compositeur, il s’intéresse à diverses techniques de composition comme la musique spectrale, la composition assistée par ordinateur, la musique électronique ou la spatialisation. Une grande partie de son travail s’articule autour de la recherche sur la continuité entre la tonalité et l’atonalité, sur le timbre ou sur la réorganisation de certaines formes musicales telles que le concerto. Dalbavie est l’un des compositeurs contemporains les plus joués à travers le monde.

Les mélodies élégantes et les élans passionnés alternent dans son Concerto pour flûte, une œuvre lumineuse animée d’une énergie soutenue. La pièce reprend la forme du concerto classique en trois mouvements, vif-lent-vif. Toutefois, les trois mouvements s’enchaînent ici sans interruption pour former une grande arche sonore dont le point culminant se situe dans la partie médiane, plus lente, imprégnée de lyrisme et d’une délicate sensualité. Le langage harmonique fluctue entre tonalité et atonalité. Le compositeur exploite une variété d’idées dans le traitement de la relation entre le soliste et l’orchestre. Il joue notamment sur les effets de résonnance lorsque l’orchestre prolonge les phrases énoncées par la flûte. Une autre particularité de l’œuvre est l’attention portée à la richesse et au raffinement des timbres. De ce fait, Dalbavie s’inscrit dans la grande tradition française de la conquête progressive du timbre et de son pouvoir poétique évocateur.

Franck

1822 – 1890

Symphonie en ré mineur

Création à Paris, le 17 février 1889, sous la direction de Jules Garcin

Né en Belgique, César Franck a été l’un des principaux artisans du renouveau de la musique française vers la fin du XIXe siècle. Ses activités de professeur au Conservatoire de Paris et d’organiste à la basilique Sainte-Clotilde ne lui laissant que peu de répit, Franck composa assez peu, et ses chefs-d’œuvre datent des dernières années de sa vie. Son style musical offre une synthèse remarquable des langages baroque et romantique, et on y retrouve les influences de Bach, Beethoven, Liszt et Wagner. Franck était vénéré de ses disciples, tant pour son enseignement que pour un dévouement qui lui valut le surnom de pater seraphicus. Parmi ses élèves figurent Vierne, Chausson, Pierné, Duparc, Tournemire et, surtout, Vincent d’Indy (1851-1931). Soucieux de transmettre l’esprit franckiste, d’Indy fonda une nouvelle école de musique appelée Schola Cantorum que fréquenteront, entre autres, Roussel, Satie et Honegger.

Franck a complété son unique symphonie à peine deux ans avant sa mort. C’est une œuvre remarquable par la maîtrise de son écriture ainsi que par l’impression de puissance et de grandeur héroïque qu’elle dégage. Son architecture est à la fois traditionnelle et originale. Franck l’a conçue dans le respect du plan classique en quatre mouvements, mais il imbrique le mouvement lent et le scherzo l’un dans l’autre, de sorte que ces deux mouvements n’en font qu’un seul, avec une alternance de tempos. Ce mouvement central débute par un mélancolique solo de cor anglais. Le premier mouvement baigne dans une atmosphère sombre et dramatique, mais s’achève dans la lumière. Le finale déborde de joie et d’énergie. Franck y réutilise plusieurs des thèmes entendus dans les mouvements précédents, ce qui confère à la symphonie tout entière une forte impression d’unité : c’est le procédé d’écriture que le compositeur a appelé « forme cyclique ». La Symphonie de Franck est l’une des plus grandes réussites de la musique française romantique.

Chef(fe) et solistes

Victorien Vanoosten

Chef

Le chef d’orchestre et pianiste Victorien Vanoosten est le directeur musical de l’Ensemble Symphonique de Neuchâtel en Suisse depuis 2019, poste pour lequel il a renouvelé son contrat en 2022 pour cinq saisons supplémentaires.

Ex-assistant de Daniel Barenboim au Staatsoper Unter den Linden à Berlin, il est également le chef principal de DEMOS, un projet social français fondé par la Philharmonie de Paris qui comprend un ensemble équivalent à celui d’El Sistema.

Les moments forts de la saison actuelle incluent les débuts de M. Vanoosten au Musikverein de Vienne marquant son retour à la tête de l’orchestre du Tonkünstler, des retours également à l’Orchestre symphonique de la Radio nationale de Pologne et à l’Orchestre national de Lituanie, une nouvelle production de Carmen à l‘Opéra de Marseille et ses débuts au pupitre de l’Orchestre Métropolitain de Montréal avec Emmanuel Pahud comme soliste.

Au Staatsoper de Berlin, M. Vanoosten a dirigé des représentations de Médée de Cherubini avec Sonya Yoncheva dans le rôle-titre et les Pêcheurs de perles dans une mise en scène de Wim Wenders. En 2014, il a été nommé chef adjoint de l’opéra de Marseille pour ensuite en devenir l’associé du directeur musical, Lawrence Foster. À l’Opéra National de Paris, M. Vanoosten a dirigé une adaptation réduite de l’Anneau du Nibelung de Richard Wagner. Sa production vidéo révolutionnaire du Sacre du printemps, réalisée en 2021 en collaboration avec le collectif d’artistes suisses de la vidéo et de la lumière Supermafia lui a valu une notoriété mondiale; elle est même devenue un phénomène viral de la musique classique sur YouTube.

Chef accompli dans le répertoire symphonique, Victorien Vanoosten a été choisi pour diriger plusieurs programmes lors de l’inauguration de la Philharmonie de Paris, dont un concert où il a partagé la scène avec Lang Lang. Il a dirigé l’Orchestre de Chambre de Paris et a également mené la Staatskapelle de Berlin lors de concerts de rayonnement régional. Les solistes de renom qui ont marqué sa carrière incluent Olga Peretyatko, Stéphanie d’Oustrac, Karine Deshayes, Sabine Devieilhe, Marianne Crebassa, Rolando Villazón et Michael Volle. Il a également assuré la direction de l’Orchestre philharmonique de Marseille à très court avis dans des prestations particulièrement réussies de la Sixième symphonie de Tchaïkovski et de partitions contemporaines, dont des premières européennes.

Comme pianiste, Victorien Vanoosten a récemment joué et dirigé le Concerto en sol de Ravel. En 2015, Victorien Vanoosten a lancé son premier CD pour piano seul où figurent ses propres transcriptions d’œuvres orchestrales de Debussy, Stravinsky, Duruflé, Saint-Saëns et Ravel. Il a été le directeur artistique de 2010 à 2015 de « La boîte à musique », un programme de musique classique à la télévision nationale française, et a participé à plusieurs reprises à des émissions de Radio France et de Radio Classique.

Emmanuel Pahud

Flûte

Le flûtiste franco-suisse Emmanuel Pahud a commencé son apprentissage musical à l’âge de six ans. Il compléta son premier diplôme en 1990 avec un premier prix du Conservatoire de Paris, puis perfectionna son art auprès d’Aurèle Nicolet.

Après avoir gagné les premiers prix des Concours internationaux de Duino, de Kobe et de Genève, il devient à 22 ans première flûte du Philharmonique de Berlin, sous la direction de Claudio Abbado, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Parallèlement, il mène une riche carrière internationale comme soliste et comme chambriste. On peut l’entendre régulièrement dans le cadre des saisons de diverses formations prestigieuses et lors d’importants festivals; il a collaboré en tant que soliste avec des chefs de premier plan, dont Abbado, Antonini, Barenboim, Boulez, Fischer, Guerguiev, Gardiner, Harding, Järvi, Maazel, Nézet-Séguin, Orozco-Estrada, Perlman, Pinnock, Rattle, Rostropovich et Zinman.

Passionné de musique de chambre, M. Pahud joue en récital avec les pianistes Éric Le Sage, Alessio Bax, Yefim Bronfman, Hélène Grimaud, Stephen Kovacevich ainsi qu’avec le pianiste de jazz Jacky Terrasson. En 1993, il a fondé, avec Éric Le Sage et Paul Meyer, le Festival international de musique de chambre de Salon-de-Provence, toujours aussi renommé. Il est également membre du réputé quintette à vents Les Vents Français, avec François Leleux, Paul Meyer, Gilbert Audin et Radovan Vlatkovic.

Soucieux d’accroître le répertoire de la flûte, M. Pahud passe chaque année commande d’œuvres nouvelles à des compositeurs comme Elliott Carter, Marc-André Dalbavie, Thierry Escaich, Toshio Hosokawa, Michaël Jarrell, Philippe Manoury, Matthias Pintscher, Christian Rivet, Éric Montalbetti et Luca Francesconi. Depuis son tout premier en 1996, Il a enregistré quelques 40 disques, en exclusivité pour la maison EMI / Warner Classics. Formant une remarquable contribution au répertoire de la flûte sur disque, tous ont reçu les éloges de la critique et plusieurs ont été honorés de nombreux prix.

Emmanuel Pahud a été fait chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, et il est membre honoraire de la Royal Academy of Music. Il agit également à titre d’ambassadeur de l’Unicef.