Baden-Baden : une première impression éclatante 

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Baden-Baden : une première impression éclatante 

Un gala d’opéra sous le signe de la versatilité

Le lendemain, l’OM s’est transformé pour une toute autre aventure : un gala d’opéra aux côtés de la soprano américaine Lisette Oropesa. Véritable caméléon vocal, la cantatrice a brillamment interprété un programme d’une diversité impressionnante. D’airs lyriques tels que « Dove sono » (Les Noces de Figaro), « Adieu, notre petite table » (Manon) et « Sempre libera » (La Traviata), elle est passée à des pièces plus légères comme « Je veux vivre » (Roméo et Juliette) ou « Chi il bel sogno di Doretta » (La Rondine), démontrant une aisance éblouissante dans chaque registre. 

 

 

L’orchestre aussi a révélé toute l’étendue de sa palette expressive, passant de Mozart à Gounod, de Puccini à Massenet avec une élégance et une souplesse remarquables. Yannick Nézet-Séguin a pris la parole pour souligner devant le public la difficulté de jouer tant de styles en un seul programme — et l’adresse exceptionnelle avec laquelle ses musiciens s’y sont prêtés. 

Il a également révélé un détail touchant : durant la Méditation de Thaïs, les musiciens de l’OM ont chanté bouche fermée, remplaçant le chœur normalement requis, ajoutant un geste d’une grande sensibilité à une œuvre déjà poignante. 

Ces deux soirées auront scellé de manière éclatante la première visite de l’OM à Baden-Baden. Deux concerts, deux visages de l’orchestre : celui d’un ensemble symphonique fougueux, et celui d’un accompagnateur d’opéra nuancé et souple. Une conclusion à la hauteur d’une tournée européenne inoubliable.