Une fête nationale inoubliable à Paris

Le concert de l’OM du 24 juin à la Philharmonie de Paris restera gravé dans les mémoires.
Heureusement, ce moment hors du temps a été capté et diffusé par France Musique, car tous ceux qui y ont assisté ou participé pourraient croire que ce n’était qu’un rêve.
Le public français attendait avec impatience le retour de l’OM dans l’Hexagone, comme le prouvait la salle comble et fébrile. Et il n’a pas été déçu! Dès la première œuvre – La Valse de Ravel, livrée avec une énergie débordante – les applaudissements furent francs et retentissants.
Les spectateurs ont également accueilli avec une grande curiosité Eko-Bmijwang, œuvre méditative de la compositrice autochtone Barbara Assiginaak. L’écoute était totale, presque solennelle, tout au long de cette pièce empreinte de spiritualité.
Puis est venu le moment de retrouver la coqueluche du public parisien : Alexandre Kantorow. Mais très vite, le pianiste a démontré que cet accueil chaleureux n’était pas que chauvinisme : dès les premières notes du Concerto no 2 de Saint-Saëns, il a littéralement captivé les quelque 2 000 personnes présentes. En véritable magicien, il a enchanté la salle, les musiciens semblant ne faire qu’un avec lui. Cette communion rare a d’ailleurs été soulignée par Clément Rochefort, animateur de France Musique, qui, en entrevue avec le soliste, s’étonnait :
« On jurerait que vous jouez ensemble depuis 15 ans! »
Touché par tant d’enthousiasme de la part du public, Alexandre Kantorow a offert en rappel un arrangement pour piano du Pas de deux de Casse-Noisette de Tchaïkovski — un clin d’œil délicat à la deuxième partie du programme.
L’émotion a atteint son sommet au retour de l’entracte, lorsque l’orchestre s’est lancé dans une interprétation bouleversante de la Symphonie « Pathétique » de Tchaïkovski. La Philharmonie, lieu marquant la fin de leur toute première tournée européenne en 2017, semblait raviver de nombreux souvenirs. Lorsque les musiciens se sont levés pour saluer, plusieurs avaient les larmes aux yeux, profondément touchés par les applaudissements et les acclamations d’un public conquis.
Après de nombreux saluts, les applaudissements se sont transformés : la salle, unanime, s’est mise à frapper des mains en rythme pour réclamer un rappel. Yannick Nézet-Séguin est alors revenu sur scène, drapeau du Québec en main. Rejoint par d’autres musiciens brandissant le fleurdelysé, il a lancé les premières notes de l’hymne officieux du Québec : Gens du pays. Puis, se tournant vers le public, il lui a enseigné le refrain afin que tous puissent chanter ensemble cette ritournelle de Gilles Vigneault qui fêtait le jour même ses 50 ans.
Quelle magnifique façon de célébrer notre fête nationale — et de faire rayonner notre culture au cœur de Paris!