Zum Rundetanz, pour voix d’hommes

Du vivant même de Franz Schubert, le terme de « schubertiade » désignait ces assemblées qui, à Vienne et aux alentours, réunissaient autour du compositeur des groupes d’amis avides de poésie et de musique. On y entendait des poèmes récités et surtout ses œuvres pour piano et ses lieder les plus récents, exécutés par les meilleures voix. À côté de ces derniers, Schubert a composé pour ces soirées amicales des duos, des trios et surtout des quatuors vocaux pour voix de femmes, voix d’hommes ou ensembles mixtes, avec ou sans accompagnement, auxquels il portera, tout au long de sa vie, beaucoup de soin.

Le lied Zum Rundetanz (Entrons dans la ronde) fait partie des Vier Gesänge für Männerstimmen (Quatre chants pour chœur d’hommes) sur des textes du poète, militaire et homme politique suisse Johann Gaudenz von Salis-Seewis. Publiés en 1823, ils furent composés durant les années précédentes et sans doute d’abord destinés à ces réunions qui faisaient le bonheur de Schubert et de ses amis. Son poème invitant à danser au crépuscule, le lied se présente en trois strophes sur un rythme ternaire plein d’allant, dans un traitement des voix tout simple, homophone et syllabique qui exhale un climat de joyeuse camaraderie.