Symphonie no 1

SCHUMANN

1810-1856

Le compositeur allemand Robert Schumann est l’un des premiers grands compositeurs romantiques de l’histoire. D’une très grande sensibilité artistique, nourri toute sa vie par la littérature et la poésie, il exercera une profonde influence dans l’histoire de la musique, tant comme compositeur que comme critique musical.  

En 1834, Robert Schumann tombe éperdument amoureux de Clara, la fille de son professeur de piano Friedrich Wieck, une jeune prodige qui connaîtra une brillante carrière de pianiste. Il a 24 ans et elle n’en a que 13, mais ils ne se marieront que six ans plus tard, après une bataille juridique.

Wieck s’oppose fortement à leur union, mais Schumann le poursuit en justice afin d’obtenir le droit d’épouser Clara en dépit de l’opposition paternelle et obtient gain de cause.

À cette époque, Schumann est déterminé à composer sa première grande symphonie. C’est l’écoute de la Symphonie en do majeur « La Grande » de Franz Schubert quelques années plus tôt qui l’a convaincu de s’essayer lui aussi à ce type de composition. Cette forme est en quelque sorte l’Everest de tout compositeur. Avec sa longueur, le nombre d’instruments, les règles – plutôt nombreuses à l’époque – à respecter pour rester dans le style, la symphonie est un sport d’élite.

Schumann se met donc à la tâche en janvier 1841, un an après son mariage et la naissance de sa première fille. En seulement 4 jours, l’esquisse est complétée. Quelques semaines et la symphonie est entièrement terminée. Initialement, Schumann avait donné un sous-titre à chacun des quatre mouvements de la symphonie : Éveil du printemps – Soir, idylle – Joyeux compagnons de jeux – Le printemps dans sa plénitude. Il les abandonne toutefois, craignant qu’ils n’influencent l’auditeur et posent des barrières à son imagination.

 

Un printemps en quatre temps

Une fanfare de cuivres lance l’introduction lente du 1er mouvement, pour laisser place à un Allegro rapide d’une grande gaieté. Le 2e mouvement lent, lyrique à la manière d’un chant d’amour, témoigne du talent de mélodiste de Schumann, un art peaufiné durant l’année précédente, au cours de laquelle il n’avait composé que de la musique vocale. À la fin, l’apparition des trombones sonne la transition vers le 3e mouvement, qui s’enchaîne sans interruption.

Au sein des pages énergiques du Scherzo, Schumann insère deux trios plus rapides contrastés, pour en faire un mouvement qui s’apparente au rondo, une forme où trois parties contrastantes se croisent et se répètent (ABACA). Le 4e et dernier mouvement ramène l’atmosphère lumineuse et vive du mouvement initial. Une accélération finale de tout l’orchestre mène à une fin éclatante.

Suggestions de lectures Gallimard pour prolonger votre expérience :

Journal intime, Robert Schumann et Clara Schumann, Buchet Chastel
Printemps enchanté : récits et nouvelles de jeunesse, Rainer Maria Rilke, Rivages

@Marilou Garon