Symphonie nᵒ 4

Florence Price

1887 – 1953

La redécouverte d’une voix unique  Florence Price s’est taillé une place de choix dans le répertoire de l’Orchestre de Philadelphie, au cours des dernières années. Toute première femme afro-américaine à être reconnue comme compositrice symphonique, elle a pourtant bien failli être complètement oubliée par l’histoire.

Plusieurs de ses œuvres majeures sont même passées à deux doigts d’être réduites à néant. Une douzaine de partitions comprenant ses deux concertos pour violon et sa quatrième symphonie ont été retrouvés en 2009 dans une maison abandonnée au sud de Chicago.  

Ironiquement, le fait d’avoir été si près de perdre à jamais ces œuvres a incité de nombreux orchestres, solistes et éditeurs à faire renaître la musique de Price, lui offrant une seconde vie. Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre de Philadelphie font assurément partie de ses plus ardents défenseurs, ayant déjà endisqué plusieurs de ses œuvres pour les inscrire dans la postérité. 

Le public redécouvre aujourd’hui la voix unique de Florence Price et sa façon ingénieuse de marier l’héritage culturel afro-américain aux canons de la musique symphonique européenne. Ainsi, tout en respectant la forme classique de la symphonie, elle fait typiquement de ses mouvements rapides des Juba, un type de danse afro-américaine.  

Cet alliage de ces deux cultures dans lesquelles elle baigne atteint son apogée avec sa quatrième et dernière symphonie, dans laquelle elle y cite avec autant de naturel Duke Ellington et Bruckner. Cette œuvre qui traite avec autant de respect et de musicalité la tradition musicale afro-américaine et l’héritage de la musique symphonique européenne est une contribution majeure au genre musical de la symphonie américaine.