Ouverture tragique

Brahms

1833 – 1897

C’est ainsi que Schumann décrit dans son journal un jeune compositeur qui lui a fait forte impression, un certain Johannes Brahms. Ce dernier s’était présenté au domicile des Schumann pour leur jouer quelques-unes de ses compositions et avait immédiatement été adopté par le couple. Leur soutien a été déterminant pour l’avancement de sa carrière.

Même s’il est plus jeune que son bienfaiteur, Brahms a un petit côté « vieux jeu » et est plus attaché aux formes musicales du passé. Il maîtrise d’ailleurs ces structures de l’époque classique mieux que tous ses contemporains. Mais, si sa musique est aussi savamment construite dans son architecture que celle des compositeurs classiques comme Mozart ou Haydn, elle demeure bouillonnante, lyrique, intense. Bref, Brahms est définitivement un compositeur du romantisme, comme Schumann.

 

Les deux côtés de la médaille

Brahms avait l’habitude de composer des œuvres par paires contrastantes – deux œuvres de la même forme, l’une joyeuse et l’autre triste, par exemple. Ainsi, après avoir écrit en 1880 l’Ouverture académique, une pièce festive basée entre autres sur des chants étudiants, il riposte avec une seconde ouverture, diamétralement opposée. « Je ne pouvais pas refuser à ma nature mélancolique la satisfaction de composer également une Ouverture tragique », écrit-il.

Le qualificatif « tragique », qu’on associe traditionnellement au théâtre, n’a rien à voir avec une référence quelconque à une œuvre littéraire. Brahms insiste sur ce point. Il s’agit de musique pure, dans la plus grande tradition brahmsienne.

L’œuvre est de forme sonate, structure par excellence de la deuxième moitié du 17e siècle : exposition de deux thèmes, développement autour de ces thème mélodies contrastantes, puis réexposition. L’œuvre prend ensuite fin avec une flamboyante coda*.

 

Suggestions de lectures Gallimard pour prolonger votre expérience :

La vie joue avec moi, David Grossman, Seuil
L’automne avec Brahms, Olivier Bellamy, Libretto

@Marilou Garon