Le Rouet d’or
Antonín DVOŘÁK
1841-1904
La vérité l’emporte
Le poème symphonique Le Rouet d’or est composé par Dvořák de janvier à avril 1896 et créé le 26 octobre de la même année à Londres sous la direction de Hans Richter, chef wagnérien réputé. Fait à noter, Dvořák jouissait d’une immense popularité en Angleterre et y a fait neuf visites triomphales. Tout comme les trois autres poèmes symphoniques que l’auteur écrit à la même époque (L’Ondin, La Sorcière de midi et La Colombe sauvage), l’œuvre est inspirée d’une ballade folklorique tirée du recueil Le Bouquet du poète tchèque Karel Jaromír Erben.
L’histoire comporte des aspects cruels, comme bon nombre de contes de fées. Se baladant en forêt, le roi tombe amoureux d’une jeune fille à la beauté éblouissante, Dornička, qui vit isolée avec sa belle-mère et la fille de celle-ci. Le roi demande que la jeune fille soit amenée au château le lendemain pour l’épouser, mais la marâtre et sa fille l’entraînent plutôt au fond des bois et la dépècent, amenant ses yeux, ses jambes et ses bras au château. Le roi épouse par la suite la fille de la marâtre, qui a les mêmes traits que l’infortunée Dornička. Pendant l’absence du roi, parti à la guerre, un mage et son fils se chargent de reconstituer le corps de la jeune fille à l’aide d’une source miraculeuse, après avoir acheté ses membres à la marâtre en échange d’un rouet d’or. Revenu de la guerre, le roi apprend la vérité par le rouet magique. Il se précipite dans la forêt pour rejoindre celle qu’il aime, revenue à la vie, et fait châtier la belle-mère et sa fille en leur infligeant le même sort qu’elles avaient fait subir à la belle Dornička.
© François Zeitouni, 2025