Eko-Bmijwang (Aussi longtemps que la rivière coule)
Barbara Assiginaak
1966 –
Issue de Premières Nations anichinabées, la compositrice Barbara Assiginaak est née à l’Île Manitoulin sur le lac Huron, où la moitié de la population est autochtone. Fascinée dès l’enfance par les musiques traditionnelles des Anichinabés, elle reçoit une formation classique à l’Université de Toronto, à la Hochschule für Musik de Munich et au Centre Acanthes, en France. Fille et petite-fille de survivants des pensionnats autochtones, la compositrice, qui a participé à la Commission de vérité et réconciliation, se nourrit de l’histoire et de la culture des Premières Nations dans son œuvre. Elle s’inspire tout autant de la nature, qui est au cœur de ses préoccupations d’environnementaliste engagée.
Voici comment elle décrit Eko-Bmijwang (« Aussi longtemps que la rivière coule »), créée par Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain en 2021 :
J’ai imaginé cette courte œuvre comme un voyage à travers une expérience de rêve-mémoire du temps, commençant par un canoë entrant dans les eaux calmes au milieu d’un épais brouillard juste sous la lumière de Nookmis (Grand-mère Lune). Bientôt, avec l’aube qui vient, les brumes se lèvent et les eaux dansent sous la lumière de Giizis (Grand-père Soleil) et animent ces nombreuses créatures qui habitent à l’intérieur et autour. Alors que les eaux de ce grand fleuve changent dans leur débit, leur vitesse et parfois la direction du courant, le voyageur se souvient que tous les humains – les derniers à arriver après tous les autres êtres – ne sont pas là pour dominer ou contrôler l’esprit et la vie de Nibi (eau).
© François Zeitouni