Double concerto pour violoncelle et harpe (création)
Denis Gougeon
1951 –
Il existe une longue tradition de doubles ou triples concertos depuis l’époque baroque jusqu’à nos jours, qu’ils soient consacrés à des instruments de la même famille ou non. Le Double concerto pour violoncelle et harpe de Denis Gougeon présente la particularité d’être composé pour deux instruments rarement associés qui possèdent leur propre palette de couleurs très reconnaissable. Écrire pour des instruments possédant une personnalité aussi forte représente certains défis, comme l’explique le compositeur :
« Cela oblige à une recherche d’équilibre, non seulement entre les deux instruments solistes, mais aussi avec tout l’orchestre. Équilibre quant au temps de « parole », dans les proportions formelles, les nuances, les caractères expressifs et les contrastes. Pour moi, composer, c’est proposer des sujets de conversation (les thèmes) et susciter des dialogues. À la harpe, je confie le travail harmonique, mais aussi mélodique. Pour le violoncelle, c’est une écriture essentiellement mélodique qui parcourt tout le vaste registre de l’instrument. Dès les premières notes, à l’image d’un lever de rideau sonore, les deux « voyageurs » sont aspirés par l’orchestre dans un tourbillon très coloré. Ils avancent, de tableau en tableau, dans une conversation souvent animée, quelquefois empreinte d’hésitation ou de grande intériorité. L’orchestre, tout en dialoguant avec eux, les enveloppe, dévoile des atmosphères contrastées et ouvre des portes sur d’autres territoires sonores. Cette musique, tel un continuum, ne revient jamais en arrière sauf lors de quelques mesures à la toute fin qui rappellent d’où sont partis nos deux protagonistes au début du voyage. »
L’œuvre comporte un seul mouvement ; elle est dédiée à la harpiste Valérie Milot et au violoncelliste Stéphane Tétreault.
© Florence Leyssieux 2022