Had To Be : Concerto pour violoncelle (première canadienne, co-commande de l’OM, du Spolato Festival et du New York Philharmonic)
Nathalie JOACHIM
Présenté en première canadienne, le concerto pour violoncelle Had to Be de Nathalie Joachim est une commande conjointe
de l’Orchestre Métropolitain avec le New York Philharmonic, Chautauqua Institution et le Spoleto Festival. Il s’agit de la toute première œuvre pour orchestre entier et soliste de la compositrice Nathalie Joachim, écrite spécifiquement pour l’étoile montante du violoncelle Seth Parker Woods.
Tandis que la première partie du concert Éternel Orlando ait le pont entre la féminité et la masculinité, brouillant les frontières entre les genres, ce concerto bouscule les conventions de la musique symphonique occidentale en y insérant des éléments stylistiques clairement tirés de styles musicaux afro-américains ou africains.
Had to Be puise dans les différentes musiques de la diaspora africaine, positionnant directement l’œuvre comme un hymne à la liberté, voire à la libération. Ainsi, le premier mouvement, « Homegoing», s’ouvre avec un petit ensemble en coulisses, jouant une mélodie qui emprunte aux marches funèbres débordantes de joie observées dans les Caraïbes. Durant tout le mouvement, le soliste intervient avec des mélodies expressives rappelant les hymnes religieux «gospel » afro-américains.
Le second mouvement intitulé «Flare» tient quant à lui à la fois du jazz du début du XXe siècle et de la polyrythmie typique
de la musique d’Afrique de l’Ouest. L’orchestre, mené par une forte présence des cuivres, des bois et des percussions, y danse avec le soliste.
Le calme revient avec le mouvement final, « With Grace », qui se rapproche davantage du minimalisme. L’orchestre y répète des genres d’incantations poétiques, tandis que le soliste résiste à cette tension en faisant chanter
des prières angéliques à son instrument, qui s’élève au-dessus de la mêlée. Dans son ensemble, Had to Be représente les rapports complexes entre les genres, les ethnies, les classes et les styles. L’œuvre rend hommage au choix – continuellement renouvelé – de la liberté.
Andréanne Moreau