Te Deum

Anton BRUCKNER

1824-1896

 Bruckner a mis trois ans à composer son Te Deum (Nous te louons, Dieu). Cet hymne d'action de grâces est une des plus anciennes prières de l'Église – le texte attribué à saint Ambroise remonterait au Ve siècle.    Donné pour la première fois le 2 mai 1885 dans une version accompagnée par deux pianos, l'œuvre retentit dans sa version avec grand orchestre le 10 janvier de l'année suivante, cette fois-ci dans la grande salle du Musikverein de Vienne. Véritable temple de la musique, ce lieu a vu la création de certaines des plus grandes œuvres de Brahms, de Mahler, de Ravel et, bien sûr, de Bruckner.    Citation en exergue :  « Lorsque Dieu jugera mon âme, je Lui offrirai la partition de mon Te Deum et il me jugera avec bienveillance. »  -Anton Bruckner Joué en concert une trentaine de fois de son vivant, le Te Deum est l'une des rares œuvres de Bruckner à avoir fait l'unanimité. Gustav Mahler l'appréciait tellement qu’il a biffé la mention du titre « pour chœur, voix solistes, orchestre et orgue ad libitum » et l’a remplacée par « pour des langues angéliques, des chercheurs de Dieu, des esprits tourmentés et des âmes purifiées dans les flammes ».  L'hymne écrit pour de larges effectifs se divise en cinq sections. Une ouverture grandiose et imposante donne le ton de l'œuvre. La deuxième section, sereine et suppliante, imprégnée de l'esprit de Beethoven, est confiée aux solistes. Elle est suivie d'un épisode central d'une fureur apocalyptique avant que le calme ne revienne et que les solistes et le chœur implorent à tour de rôle « Sauve ton peuple ». Un bref retour au motif thématique du début annonce la conclusion. Brillant contrapuntiste*, Bruckner termine son hymne par une fugue aussi savante que joyeuse et un choral, conclusion triomphale à son Te Deum.    

François Zeitouni