Symphonie n° 8
Ludwig Van BEETHOVEN
1770-1827
La Huitième symphonie a le malheur d’être placée entre la saisissante Septième et le chef-d’œuvre qu’est la Neuvième. C’est néanmoins une œuvre que Beethoven appréciait beaucoup, l’appelant affectueusement « ma petite symphonie », par opposition à la Septième, considérée comme « la grande ». Elle démontre d’autres aspects de la personnalité du compositeur, notamment son sens de l’humour.
Au moment de sa composition, à l’été 1812, Beethoven effectue un séjour dans la petite ville d’eaux de Teplitz, aujourd’hui en Tchéquie. Il retrouve alors Amalie Sebald, une cantatrice berlinoise rencontrée l’été précédent. Les deux se fréquentent et s’échangent de charmants billets doux (voir l’encadré : Beethoven et les femmes). Bien qu’il ne s’agisse pas d’une grande histoire d’amour, l’agréable compagnie d’Amalie a peut-être contribué à l’ambiance légère et enjouée de la Symphonie no 8.
En plus de sa gaieté, la Huitième symphonie se caractérise par un style plus classique qui la rapproche de Haydn et de Mozart. Contre toute attente, Beethoven y insère un menuet, alors qu’il avait lui-même délaissé dès sa Première symphonie le noble menuet au profit du scherzo, plus vivifiant.
Dans un élan d’énergie, l’Allegro vivace e con brio débute sans introduction, une rareté chez Beethoven. L’humour du compositeur ressort dans le deuxième mouvement : il omet le mouvement lent au profit d’un Allegretto scherzando dont le battement rythmique des bois et des cors évoque le tic-tac du métronome, récemment inventé par son ami Johann Nepomuk Mälzel. Un retour au temps de Haydn et de Mozart survient avec le Tempo di Minuetto, le seul véritable menuet parmi les neuf symphonies de Beethoven. Plus long que les trois premiers mouvements réunis, l’Allegro vivace est marqué par les contrastes de nuances.