Lorraine Pintal

Lorraine Pintal, comédienne, metteure en scène et réalisatrice (Plessisville 24 septembre 1951-). L'actuelle directrice du THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE fait ses débuts sur la scène de cette même compagnie en 1973, dans Mistero Buffo, sous la direction d'André Brassard.

Lorraine Pintal, comédienne, metteure en scène et réalisatrice (Plessisville 24 septembre 1951-). L’actuelle directrice du THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE fait ses débuts sur la scène de cette même compagnie en 1973, dans Mistero Buffo, sous la direction d’André Brassard. Diplômée du Conservatoire d’art dramatique cette année-là, elle explore toutes les facettes du métier: le jeu sur les planches comme à la télévision, la mise en scène, et même la direction artistique avec la cofondation, en 1973, de la Rallonge, où elle participera à des collectifs (La Scouine, 1975; Pourquoi s’mett’ tout nus, 1979).

Au tournant des années 80, la vocation de la metteure en scène s’affirme, et la comédienne se fait plus discrète. Elle signe des spectacles remarqués : entre autres, C’était avant la guerre à l’Anse à Gilles de Marie Laberge (Cie Jean-Duceppe, 1981), Dans la jungle des villes de Brecht (La Rallonge, 1981) et Le Syndrome de Cézanne de Normand Canac-Marquis (La Rallonge, 1987), prix de la meilleure mise en scène de l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT). Artiste polyvalente, tous ses talents se fonderont pour Madame Louis 14 (La Rallonge, 1988), d’après les écrits de Mme de Maintenon, spectacle solo dont elle assume texte, mise en scène et interprétation. Présentée en tournée au Canada et en France, cette création lui vaudra le prix de la meilleure production québécoise lors de la Quinzaine internationale du théâtre de Québec en 1990.

En 1992, elle succède à Olivier Reichenbach à la barre du Théâtre du Nouveau Monde (TNM). À ce nouveau poste de directrice générale et artistique, elle a les coudées franches pour relever de nombreux défis, dont celui de doter enfin le TNM d’un lieu digne de ce nom, rêve des fondateurs qui se concrétisera en 1997.

Son parcours de metteur en scène se poursuit désormais surtout au TNM, où elle avait déjà donné les solides relectures de Réjean Ducharme, HA ha !… (1990 ; prix de la meilleure production de l’AQCT) et Inès Pérée et Inat Tendu (1991). Elle y a monté depuis, notamment : Les Beaux Dimanches de Dubé (1993) ; Jeanne Dark de Brecht (1994) ; Les oranges sont vertes (1998 ; Masque de la meilleure production Montréal) et L’Asile de la pureté (2004) de Gauvreau ; L’Hiver de force de Ducharme (2002). Pour d’autres compagnies, mentionnons Hosanna (Théâtre de Quat’Sous, 1991 ; prix de la mise en scène et de la meilleure production de l’AQCT) et Les Femmes savantes (Nouvelle Compagnie Théâtre, 1990) ; et pour l’opéra : Le Vampire et la Nymphomane (Chants Libres, 1996) et Wozzeck (Centre d’arts d’Orford/Orchestre Métropolitain du Grand Montréal/TNM, 2004-2006). Jusqu’à ce jour, elle a signé plus de cinquante mises en scène.

Bien qu’elle ait défendu quelques rôles à la télévision, elle marquera davantage le petit écran en tant que réalisatrice. Citons les séries Le Grand Remous (1988-90) de Mia Riddez et Montréal P.Q. (1990-92) de Victor-Lévy Beaulieu à Radio-Canada, et les téléthéâtres Hosanna (1991), Tartuffe (1997) et Bilan (2002).

En 2001, elle obtient le prix Gascon-Thomas de l’École nationale, décerné à des figures marquantes du théâtre canadien. Elle est membre de l’Ordre du Canada.