Concerto pour violon en ré majeur

Tchaïkovski

1840 – 1893

Après l’échec désastreux de son mariage avec Antonina Miliukova, Tchaïkovski fit un voyage qui le mena en Italie, en France et en Suisse. C’est au cours de ce périple qu’il entendit la Symphonie espagnole pour violon et orchestre d’Édouard Lalo, une œuvre qui lui donna envie d’écrire à son tour pour cet instrument soliste. Ainsi naquit le Concerto pour violon, achevé en 1879, l’une des pages les plus heureuses de Tchaïkovski, avec ses ballets, son sextuor « Souvenir de Florence » et sa Sérénade pour cordes.

Tchaïkovski dédia son concerto à Leopold Auer (1845-1930), grand violoniste et pédagogue hongrois, alors professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Ce dernier, doutant de la valeur de l’œuvre, déclina l’honneur de sa création. Devenu depuis l’un des plus aimés du répertoire violonistique avec ceux de Brahms, de Mendelssohn et de Sibelius, le Concerto de Tchaïkovski nous transporte par ses épanchements lyriques et son étourdissante virtuosité.

Le début du concerto est inoubliable : après une introduction orchestrale, le soliste fait son entrée a cappella, dans un style improvisé. Il poursuit seul, jusqu’au moment où, accompagné par l’orchestre, il entonne le chaleureux thème principal du premier mouvement. L’effet est des plus réussis! Le deuxième mouvement est une « canzonetta » (chansonnette, en italien), douce et triste, qui peut se jouer avec la sourdine – le compositeur laisse le choix au soliste. Le dernier mouvement est construit sur le rythme du « trépak », une danse cosaque rapide et spectaculaire. L’œuvre se termine dans un irrésistible tourbillon.

© Claudio Ricignuolo 2022